Marion Maréchal : « Je ne suis plus “une petite-fille de” »

ÇA RESTE ENTRE NOUS. En dépit de sondages peu flatteurs, la tête de liste Reconquête ! loue les vertus émancipatrices de sa campagne. Confidences autour d’un café crème.

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Tête de liste du parti Reconquête !, Marion Maréchal voit les intentions de vote pour sa liste s'établir aux alentours de 8 % dans plusieurs baromètres, dont celui du Point.  
Tête de liste du parti Reconquête !, Marion Maréchal voit les intentions de vote pour sa liste s'établir aux alentours de 8 % dans plusieurs baromètres, dont celui du Point.  

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Rendez-vous était donné au Paon. Bistro « moderne-chic » comme il en existe des centaines dans ce cosmopolite quartier des Champs-Élysées, à Paris, où l'état-major Reconquête ! a eu la curieuse idée d'établir son siège de campagne pour ces élections européennes… Derrière les larges épaules de son garde du corps apparaît à l'heure dite Marion Maréchal, d'un pas pressé. Vissée à son téléphone, la jeune femme s'excuse tout sourire d'un geste de la main. Le temps de glisser un dernier mot de soutien et d'encouragement à son interlocutrice, Isabelle Surply. Cette amie de quinze ans, connue dans les rangs du Front national, aujourd'hui conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes Reconquête et cible de menaces de mort pour avoir dénoncé à Saint-Chamond, dans la Loire, une mosquée reliée aux militants islamo-nationalistes turcs…

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On gravit la montagne en sandales et à sac à dosMarion Maréchal

Attablée, la trentenaire commande un café crème qu'elle ne touchera pas. Le maquillage hérité de son passage sur LCI, le matin même, peine à masquer des yeux quelque peu tirés… La faute à sa fille cadette de vingt mois qui, entre minuit et six heures du matin, a décidé de lui faire payer ses absences répétées pour raison électorale. La faute aussi à cette campagne qui, depuis huit mois maintenant, s'est révélée un brin plus compliquée que d'aucuns l'auraient espéré…

« On gravit la montagne en sandales et à sac à dos… Je considère que j'apprends vraiment à faire de la politique aujourd'hui. Je ne suis plus “une petite-fille de” qui n'a plus qu'à dérouler… Il faut jouer des coudes pour exister », lâche-t-elle. Comme récemment, en interpellant « Où est la maman » sur les réseaux sociaux, en réponse aux photos publiées par un couple homosexuel d'enfants issus d'une gestation pour autrui (GPA). Une sortie qui, si elle a provoqué une polémique, lui a aussi permis de s'élever aux alentours de 8 % d'intentions de vote dans plusieurs baromètres, dont celui du Point.

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De fait, ni lors des législatives de 2012 ni lors des élections régionales de 2015 où elle était candidate sous l'étiquette du Front national, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen n'était à ce point en position de challengeur. Une situation d'autant plus délicate lorsque des dissensions internes s'invitent. Comme l'a révélé Le Point, il y a quelques semaines encore, rien n'allait plus entre la tête de liste et le président du parti Reconquête !, Éric Zemmour, au point qu'ils aient un temps cessé de s'adresser la parole. « Nous avons tout mis sur la table et fini par trouver un modus vivendi, jure désormais Marion Maréchal. Tout le monde apprend à bosser ensemble. » La grande réconciliation s'apprête à être mise en scène, sous la forme d'une grande interview croisée de Marion Maréchal et d'Éric Zemmour, à la une du JDD ce dimanche 5 mai…

Au Front national, j’étais dans une impasseMarion Maréchal

Mais, au fond, l'ancienne égérie du parti à la flamme ne nourrit-elle pas quelques remords d'avoir ainsi rompu avec son parti familial, quand le candidat de celui-ci, son jeune rival Jordan Bardella, culmine dans les sondages au-delà des 30 % d'intentions de vote ? « Au Front national, j'étais dans une impasse. Je ne pouvais plus défendre mes idées, sauf à assumer un conflit interne. Il y avait tous ces mots interdits, comme Français de souche, grand remplacement, racisme anti-Blanc, cinquième colonne islamiste, liste-t-elle. Je suis aujourd'hui très exactement au meilleur endroit pour défendre ce à quoi je crois. Là où je garde, quoi qu'il arrive, ma liberté de ton et de parole. » Une liberté dont Marion Maréchal use, notamment, pour assurer que Reconquête ! et le Rassemblement national sont à ses yeux moins ennemis que « complémentaires ». Façon de reconnaître que son objectif n'est pas d'empêcher Marine Le Pen de gagner en 2027… Au plus grand dam du clan zemmouriste.

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Commentaires (35)

  • ANTARES_BETA_SCORPII

    "... Plus la petite-fille" tiens une transgenre de plus en somme...

  • Erveka85

    Non c’est aussi la nièce de, et la cousine de.

  • airvb

    A Hubch :
    Vous plaidez en faveur des "lumières", certes, et je suis d'accord... Mais que vient faire la charité chrétienne... Cela se saurait depuis longtemps s'il faut être obligatoirement chrétien pour être charitable... !

    Comme disait Schopenhauer : " La vie morale, émotionnelle et esthétique de l'homme est possible sans référence à une divinité ".